Née à Khorramabad en Iran, Behkameh IZADPANAH fait ses études primaires dans sa ville natale, capitale de la province montagneuse du Luristan. Peu après la révolution islamique, elle quitte cette ville avec sa famille pour s’installer à Téhéran.
Sa soif d’apprendre et son travail passionné lui font faire des progrès très rapides et lui permettent de s’intéresser à d’autres styles, notamment celui d’Ahmad EBADI, l’un des derniers grands maîtres d’une dynastie de musiciens.
Elle saisit alors l’opportunité de suivre régulièrement des séances de travail avec ce grand musicien et bénéficie de ses conseils et de son enseignement, jusqu’à son décès en mars 1993.
Peu à peu, sa passion pour la musique classique iranienne l’a conduite sur le chemin de la connaissance et de la pratique d’autres styles d’interprétation, plus « contemporaines ».
C’est ce qui l’a amenée à travailler avec Hossein Alizadeh, notamment sur ses compositions, pour expérimenter son style, sa technique et son point de vue « moderne » sur la musique iranienne.
En 1990, elle a réussi le concours d’entrée à la Faculté des Beaux-arts de Téhéran pour suivre des études musicales universitaires. La matière la plus importante et la plus développée durant les quatre années des études est le « Radif » qui est le répertoire de la musique classique que Behkameh a étudié dans son intégralité avec maître Dariush Talaï, et les maîtres regrettés Dariush Safvat et Parviz Meshkatian. Ces années à l’université, c’était l’occasion pour elle de s’initier et s’intéresser aux recherches sur la musique traditionnelle régionale, grâce à l’enseignement d’un ethnomusicologue iranien, Mahammad Masoudieh.
Cela l’a conduite à rédiger son mémoire de fin d’étude sur la musique traditionnelle de sa région natale le « Lorestan », à partir d’un travail de collectage sonore et audiovisuel qu’elle a réalisé pendant sa dernière année d’études en 1996.
C’est pendant ces années d’étudiantes qu’elle a commencé à enseigner le Setar mais également de produire sur scène avec des ensembles souvent féminin. Son premier concert professionnel était en accompagnant Sima Bina, la célèbre chanteuse de la musique traditionnelle d’Iran.
Dès son arivée en France en 1996, Behkameh a continué ses activités de musicienne tout comme d’enseignante de musique : elle a d’abord continué ses études universitaires en ethnomusicologie, elle a pu se former à la méthode d’Edgar Willems, méthode active d’éducation musicale pour les enfants.
Ce qui lui a permis d’animer des cours de sensibilisations, d’éveil et d’initiation auprès des enfants dans les différant structures.
Elle a également toujours enseigné le setar et la musique iranienne. C’est après avoir passé ses concours de DE (diplôme d’état) en 2004 et de CA (certificat d’aptitude) en 2011 en musique traditionnelle, qu’elle a emmené l’enseignement de la musique iranienne au sein des conservatoires. Actuellement entant que professeur, elle s’occupe de tous les cours du cursus de musique iranienne au sein du Conservatoire au Rayonnement Régionale de Créteil.
C’est son programme pédagogique qui est mis en pratique, c’est-à-dire le cours de Radif pratiqué sur le setar, du rythme à travers de la pratique de tombak, du chant, de la culture musicale et de l’ensemble.
Entant que concertiste elle continue ses productions sur scène, elle a créé plusieurs ensembles, notamment ensemble Tchakavak avec lequel elle a donné plusieurs concerts en Europe.